
Ajouté le 7 juin 2012
Préambule
Au début de ce projet, l'idée était simple : que la bibliothèque de l'école mette à la disposition du public internaute l'ensemble des séminaires de Jacques Lacan, sous la forme basique des sténotypies disponibles. La mise en train de ce long travail de scannage et de mise en ligne n'a pas tardé à faire apparaître la disparité du fonds, que certes nous connaissions, mais dont nous n'avions pas mesuré l'étendue. Pour la comprendre, il faut retracer un peu l'histoire de la production et de la circulation de ces séminaires. Une sténotypiste assiste Jacques Lacan, dans chacune de ses séances de séminaire, de 1953 jusqu'à 1980. Surprenant, étrange, mais le fait est. A l'issue de chaque séance, elle tape à la machine les bandes sténotypées, et ce en double ou triple exemplaires, selon le procédé fameux durant un siècle du «papier carbone». Ces exemplaires sont adressés, à Jacques Lacan je suppose, lors des premières années de séminaire ; à partir de la fondation de l'École Freudienne (1964), le double carbone est envoyé à la trésorière de l'EFP, Solange Faladé, tandis que la première frappe continue, je suppose toujours, d'arriver chez J. Lacan. Jusque vers les années 1970, les séminaires ne circulent pratiquement pas. Le cercle autour de Lacan ne déborde guère celui de ses auditeurs, qui, semble-t-il, n'éprouvent alors pas trop le besoin de s'informer des séminaires antérieurs. Il convient également de rappeler que les systèmes de reproduction alors en vigueur (copie «à l'alcool», stencils, etc.) ne facilitaient pas la chose. À partir des années soixante-dix, la situation change du tout au tout. D'une part Rank Xerox lance la photocopie sèche, rapide et (relativement) économique ; et d'autre part le public autour de Lacan s'agrandit brutalement. Des grappes de micros se suspendent maintenant aux haut-parleurs dans le grand amphithéâtre où Lacan fait son séminaire, et de nombreuses versions «transcrites», d'une qualité souvent douteuse, fleurissent jusqu'à la fin. Ce vaste public se tourne volontiers vers les copies des séminaires antérieurs qui - miracle ! - surgissent ici et là (presque toujours sous la forme de photocopies des doubles «carbones»), et c'est le boum : elles se multiplient pour répondre aux besoins des «cartels de lecture», qui eux-mêmes les répercutent indéfiniment. Les annotations intempestives s'ajoutent alors aux pages et séances manquantes ou perdues, les photocopies s'altèrent et se dégradent, et tout cela finit par créer un désordre impressionnant, dans un corpus jamais établi jusque-là. De là l'hétérogénéité de cet ensemble, suffisante pour poser de sérieux problèmes dès lors qu'il s'agit de le boucler - à supposer une dernière fois qu'il existe tel, dans son intégralité, au fond de quelque armoire transmise par J. Lacan. Il faut par ailleurs, pour la quasi totalité des années soixante-dix, ajouter aux versions J.L. d'autres qui, quels que soient leurs éventuels mérites, n'ont pas la même facture. Si elles corrigent parfois des erreurs, il n'est jamais exclu qu'elles en ajoutent d'autres de leur cru, et d'autant plus difficiles alors à percevoir qu'à la différence de J.L. - où l'on sait qu'elles abondent, mais où la lisibilité très souvent menacée fait redoubler d'attention et d'interrogation - leur texte présente souvent une qualité typographique que n'accompagne pas, tant s'en faut, un égal effort critique. Dans ces circonstances, j'ai choisi de limiter la diffusion de ces sténotypies à celles de cette version de base, «J.L.» (premier tableau), de façon à ce que quiconque en position de travailler le texte des séminaires puisse apprécier de visu la qualité de la version qu'il possède au regard de ce texte lui aussi fautif, mais dont chaque version fait obligatoirement usage en prenant des libertés qui parfois s'imposent, et d'autres fois pas. Qu'on en juge phrase à phrase, mot à mot. Pour les années soixante-dix, et dans l'attente d'éditions critiques fiables, on trouvera dans un deuxième tableau quelques unes des meilleures versions en circulation, en sachant bien qu'elles présentent toutes des dangers non signalés (sans compter des dessins de tresses et de nouages bien souvent fantaisistes). Il va de soi que tous ces documents sont sous format image (.pdf). Il était exclu d'utiliser des logiciels de reconnaissance optique des caractères sur des textes d'une aussi piêtre qualité graphique. Les erreurs se seraient ajoutées aux erreurs, appelant à des corrections qui, en l'absence du long travail critique, n'auraient abouti qu'à de mauvaises versions «pirates», comme il en circule encore trop. Seules les versions critiques du Transfert et de L'acte analytique sont pour l'instant disponibles.
Guy Le Gaufey
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1960-1961 : Le transfert, dans sa disparité subjective, sa prétendue situation, ses excursions techniques (Disponible en format Word.rtf, uniquement en version intégrale, toutes les séances à la suite les unes des autres) La légendaire version stécriture, d'un simple clic, en son intégralité. Vous pouvez désormais comparer plusieurs versions sensiblement différentes du séminaire Le Transfert : les deux parues déjà au Seuil, puis celle offerte par stécriture voici déjà dix-sept ans, désormais téléchargeable sur ce site, en format Word. (Attention à la taille du document : 2,9Mo, 303 pages. Par ailleurs, pour profiter pleinement de ce document, n'oubliez pas, si vous ne l'avez déjà fait, de télécharger les polices grecques offertes avec le Pas-tout-Lacan. Le mode d'emploi donné pour l'ensemble des textes est valable aussi pour ce séminaire.) |
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