École Lacanienne de Psychanalyse


Défaire le nom Passe, nomination, nom propre

Dimitri Kijek
EPEL 2013 / ISBN n°978-2-35427-060-5 / 136 p. / 19,00 €.

Quoi de plus commun qu’un nom propre ? Et pourtant, dès qu’il s’agit d’en saisir la logique ou même d’en changer, il cesse d’aller de soi. Jacques Lacan fut l’un des rares à faire du nom propre une question pour la psychanalyse en revisitant les œuvres de B. Russell, J. S. Mill, A. Gardiner, G. Frege et R. Carnap. Ces références, et l’usage qu’il en fit tout au long de ses séminaires, sont ici étudiées dans leur cohérence et leurs difficultés.
Ainsi verra-t-on comment, dans le fil d’une analyse, peut se défaire l’identification imaginaire d’un sujet à son nom propre. Ce qui porte à conséquence quant à la prétention des sociétés de psychanalyse à décerner des titres.

Étant donné L'Amour Lacan Sous la direction d'Émilie Berrebi

EPEL 2013 / ISBN n°978-2-35427-027-059-9 / 30€.

L’Amour Lacan de Jean Allouch (Epel, 2009) a été le thème du colloque de l’École lacanienne de psychanalyse, tenu à Paris en juin 2012. Cet ouvrage a suscité propos et débats relatifs à plusieurs registres : histoire des idées, mystique, clinique analytique et esthétique.
La diversité des interventions met en relief la multiplicité des questions abordées par J. Allouch, en développant certains points laissés en suspens et en portant un regard critique sur ses élaborations qui visaient à construire cette étrange figure : l’amour Lacan.

Émilie Berrebi
Guy Casadamont
Graciela Graham
Annie Guillon-Lévy
Jacques Lebrun
Gloria Leff
Guy Le Gaufey
Sophie Loizeau
George-Henri Melenotte
Rafael Omar Perez
Jean Louis Sous

Hiatus sexualis Du non-rapport sexuel selon Lacan

Guy Le Gaufey
EPEL 2013 / ISBN n°9782354270612 / 165 p. / 23€.

L’évidence de la différence sexuelle présente quelque chose de révoltant pour l’esprit : comment deux êtres si semblables peuvent-ils être si dissemblables ? Et la conjonction occasionnelle de ces deux-là dans l’acte qui les fait tout à la fois s’unir et se heurter n’annule pas l’écart.
Une fois bien ou mal effectué ledit rapprochement, chacun des partenaires peut ressentir comme un lointain écho de la forte parole de Maxime le Confesseur : « Car l’union, en écartant la séparation, n’a point porté atteinte à la différence ». À quoi revient alors de voir dans cette différence, non plus le gond qui ferait l’un porte, l’autre chambranle, mais un hiatus irréductible, un bâillement sans commissures, une solution de continuité sans appel : « Il n’y a pas de rapport sexuel » ?

Schreber théologien L'ingérence divine II

Jean Allouch
EPEL 2013 / ISBN n°978-2-35427-027-057-5 / 192 p. / 23€.

Les Mémoires de Daniel Paul Schreber ont donné lieu à tant de commentaires psychiatriques et psychanalytiques que, cent ans après, cette foultitude a fini par frapper les esprits. Chacun voit midi à sa porte, tous reposent sur un a priori qu’un humoriste a su distinguer en notant que l’on dénomme « prière » le fait de s’adresser à Dieu, tandis que lorsque Dieu s’adresse à quelqu’un cela s’appelle « schizophrénie ».
Plus récemment, une lecture anthropologisante a vu le jour. Il n’empêche, on n’a toujours pas lu ce texte de la façon dont Schreber souhaitait qu’il soit accueilli : comme l’avènement d’une vérité théologique dont l’importance n’est pas moindre que celle qu’a provoqué la venue du Christ en ce bas monde.
Étroitement liée à l’expérience de martyre de son auteur, la théologie schrébérienne reconfigure les rapports de Dieu et de l’érotique en mettant celle-ci au service de celui-là. L’érotique s’en trouve dégagée du carcan hétérosexuel reproductif où elle végétait, ce que Dieu accrédite, car son existence désormais en dépend.
Mission accomplie, Schreber sort de dix-huit années d’emprise psychiatrique, reconnu apaisé et libre de mener sa vie comme il l’entend.
Béatitude, volupté, jouissance sont ici les termes clés qui, loin de se laisser ranger dans les variétés lacaniennes de la jouissance, lui font concurrence. C’est bien plutôt sur un autre point que Schreber croise Lacan, celui du rapport sexuel qu’il n’y a pas, déclarait Lacan, tandis que, tant par son expérience que dans sa pensée, Schreber atteste le caractère décidément peu assuré de cet « il n’y a pas ».
Cet ouvrage est le second volet de L'Ingérence divine. Déjà paru : Prisonniers du grand Autre. À paraître : Une Femme sans au-delà.

Jacques le Sophiste: Lacan, Logos et psychanalyse

Barbara Cassin
EPEL 2012 / ISBN n°978-2-35427- / 260 p. / 23,00€.

Barbara Cassin
« Le psychanalyste, c’est la présence du sophiste à notre époque, mais avec un autre statut », dit Lacan en 1965. Est-ce cela qui le poussa à consulter Barbara Cassin sur la doxographie ?

Dans le fil de cette rencontre, les outils de l’helléniste servent à montrer les similitudes entre parole analytique et discours sophistique et selon quelles voies Jacques le Sophiste fait passer du « sens dans le non-sens » (lapsus et mots d’esprit) au « foncier non-sens de tout usage du sens ».

Aristote est ici interpellé par un Lacan, sophiste moderne, qui pointe la « connerie » du Stagyrite à l’endroit du principe de non-contradiction.

Comment parle-t-on, comment pense-t-on la manière dont on parle, quand on place avec Lacan l’énoncé « Il n’y a pas de rapport sexuel » en lieu et place du premier principe aristotélicien ?

L'objet a: Approches de l'invention de Lacan

Guy Le Gaufey
EPEL 2012 / ISBN n°978-2-35427- / 220 p. / 21,00€.

L’objet a de Lacan est aussi célèbre qu’ignoré dans sa teneur. D’où vient-il ? Guy Le Gaufey suit d’abord les conditions textuelles et conceptuelles de son émergence au fil des séminaires. Le mystère n’est pas pour autant levé.

Relique, zéro algébrique, point de fuite perspectif, objet de l’hypnose… sont appelés à la rescousse. Tel l’objet a, chacun participe d’un ordre qu’il subvertit, en bouleversant la consistance de l’ensemble où il opère. Cette stratégie indirecte tout à la fois respecte et éclaire l’impossibilité d’une définition canonique de cet objet que Lacan a pu présenter comme son invention.

Lacan La Scène

Patrick Chambon
EPEL 2012 / ISBN n°978-2-35427- / 160 p. / 25,00€.

Patrick Chambon dessine la voix de Lacan : ses tons, ses intensités, ses silences, son rythme.

Voici comme une porte ouverte à tous ceux, nombreux, qui n’ont pas assisté au séminaire de Lacan et qui entrevoient cependant que quelque chose se perd à la seule lecture des diverses transcriptions de ses propos.

Visualiser une si singulière énonciation, on ne pensait pas cela réalisable, on n’en envisageait même pas la possibilité.

Prisonniers du grand Autre L'ingérence divine I

Jean Allouch
EPEL 2012 / ISBN n°978-2-35427-027-055-1 / 192 p. / 23,00€.

Cet ouvrage est le premier d'une série de trois, conçus comme autant de colis que l’auteur adresse aux prisonniers de Dieu, prenant ainsi le relais d’un père qui, durant la Seconde Guerre mondiale, s’employait à adresser des vivres aux soldats français originaires du village méridional qu’il habitait et captifs de l’armée allemande.
L’ingérence divine I prend acte de ce qu’en dépit de l’annonce nietzschéenne de sa mort, Dieu, ou plus exactement ses fantômes, hantent encore les esprits, investissent les corps. Plusieurs livres en témoignent, que l’auteur questionne, non sans en retour se laisser enseigner par eux.
Certains d’entre eux s’emploient à redonner sa place au Dieu du christianisme en faisant fond sur l’annonce de la mort de Dieu comme pour mieux en renverser l’incidence (Jean-Luc Marion, avec L’Idole et la distance, Bernard Sichère avec L’Être et le Divin) ; à l’opposé, d’autres tentent d’en finir avec Dieu et ses ombres (Jean-Christophe Bailly, avec son Adieu. Essai sur la mort des dieux) ; d’autres, enfin, font état d’une tension critique cependant jugée inéliminable dans le rapport de chacun à Dieu (Pier Paolo Pasolini, avec Théorème, le film et le livre, Romeo Castellucci, récemment au théâtre).
C’est à ce dernier courant que peuvent être rattachés les séminaires et les écrits de Jacques Lacan. Son voisinage avec le catholicisme n’a jusqu’à présent jamais été envisagé en lui-même. Se pourrait-il que certains de ses concepts en soient marqués au point d’en restreindre la portée ? D’être porteurs d’équivoques ? De devoir s’en passer ? Ainsi par exemple, la banalisation actuelle du concept de grand Autre ne tient-elle pas au fait que ce grand Autre reste une figure de Dieu ? Claude Lévi-Strauss et d’autres avec lui le pensaient.
Optant cette fois pour une démarche différente de celle mise en œuvre dans L’Amour Lacan (2009), Jean Allouch revisite ces concepts à partir de diverses problématisations contemporaines de la mort de ce Dieu qui, disait Lacan, « n’a pas encore fait son exit ».

Camille Claudel. Réenchantement de l'œuvre

Danielle Arnoux
EPEL 2011 / ISBN n°978-2-35427- / 190 p. / 20€.

Sacrifiée par l’artiste puis oubliée avec elle, l’œuvre de Camille Claudel a failli disparaître. Interprétée comme un récit tragique de sa vie, elle a resurgi à la fin du XXe siècle. La compassion pour la femme victime et folle s’est alors mêlée à l’admiration, opacifiant l’appréciation de l’œuvre.

Comment, au XXIe siècle, légende et histoire ont-elles pu se confronter, se succéder, cohabiter, pour finir par donner aujourd’hui sa place à l’artiste ? Littérature, psychanalyse, sociologie et histoire de l’art permettent à Danielle Arnoux d’éclairer ce réenchantement.

Les gourmands du détail apprécieront de découvrir quelles furent les sculptures de Camille Claudel exposées en Italie en 1911.

La Madone à la fourrure

Leopold von Sacher-Masoch, Vianney Piveteau (Traduction), Jean Allouch et Vianney Piveteau (Postface
EPEL 2011 / ISBN n°978235427019 / 145 p. / 20€.

On a jusqu’à présent largement promu la Vénus à la fourrure et négligé la Madone. Du même pas, on a revêtu Sacher-Masoch des habits prêt-à-porter du masochisme fabriqués dans les ateliers de la Psychopathia sexualis.
Romance kitsch d’une difficile et heureuse conquête amoureuse, mais aussi et indissociablement essai de philosophie morale, La Madone à la fourrure balaie ces considérations : le mariage moderne dissipe le masochisme comme la chaleur estivale la rosée du matin…
En postface, Jean Allouch et Vianney Piveteau reprennent la question du masochisme au point où l’avaient portée Gilles Deleuze et Jacques Lacan en 1967.

Texte intégral. Traduit de l’allemand et annoté par Vianney Piveteau.

C'est à quel sujet ?

Guy Le Gaufey
EPEL 2009 / ISBN n°978-2-35427- / 176 p. / 21 euros.

Alors qu’il entend dire l’essentiel de l’homme en tant qu’animal rationnel, le mot « sujet » sert aussi bien à désigner un cadavre en anatomie. De la liberté à la servitude, son spectre sémantique est si large qu’il frise l’homonymie. Le droit, la politique, la médecine, les lettres, les arts ne sauraient s’en passer. Sa carrière philosophique ? Prestigieuse !

Jacques Lacan en a fait d’emblée un leitmotiv de son enseignement. En lançant par la suite sa formule nouvelle d’un sujet représenté par un signifiant pour un autre signifiant, il ne lui a plus accordé identité ni réflexivité. Cette subversion, dont les étapes constitutives sont ici examinées, l’a placé dans de curieuses compagnies, tantôt avouées (Maine de Biran), tantôt inaperçues (averroïsme latin), parfois de circonstance (Foucault). En recoupant ces références disparates, le présent essai redonne à la trouvaille de Lacan son espace épistémique singulier. Et sa puissance d’appel.


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Contre l'éternité. Ogawa, Mallarmé, Lacan

Jean Allouch
EPEL 2009 / ISBN n°978235427005 / 128 p. / 19 euros.

À l’origine de toute œuvre, artistique ou autre : une mort. Et l’œuvre est censée effectuer le deuil, telle est aujourd’hui la vulgate. On sait moins que la mort en est aussi le terme, non pas tant la mort physique de l’auteur, car son œuvre lui survit, mais cette seconde mort à laquelle tout un chacun est promis lorsque le temps vient où plus aucune trace ne subsiste de ce qui a été réalisé.
Une question s’ensuit, d’autant plus vive que l’œuvre produite sera davantage reconnue « immortelle » : comment se prêter à cette seconde mort alors même que l’œuvre en barre l’accès ?
Chacun à sa manière, une romancière, Yoko Ogawa, un poète, Stéphane Mallarmé, un psychanalyste, Jacques Lacan, ont tenté de résoudre cette difficulté. Selon quels biais ?
Et comment se présenterait l'amour s'il devait, lui aussi, être délesté de son parfum d'éternité?

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Portraits de femmes en analyste. Lacan et le contre transfert

Gloria Leff
EPEL 2009 / ISBN n°978-2-53427- / 296 p. / 24 euros.
Traduction de l'espagnol (Mexique) au français : Béatrice Cano.

Ferenczi le notait déjà en 1924 : « Dans toute analyse normale, l’analyste joue, en effet, tous les rôles possibles, sans exception, pour l’inconscient du patient ; il ne tient qu’à lui de reconnaître ce rôle chaque fois au moment opportun et de s’en servir consciemment selon les circonstances . »
Mais quand l’analyste endosse un rôle particulier, qu’est-ce qui se met en marche ? Qu’est-ce qui entre en jeu ? Comment la réussite ou l’échec d’une analyse pourraient-ils dépendre de cette représentation ? Lacan, dans le séminaire L’angoisse, dégage pour ces questions un abord d’une autre veine en relevant qu’une des analyses rapportées par une « femme analyste » avait réussi parce qu’elle avait fait jouer son contre-transfert.
Le contre-transfert a toujours été un des thèmes les plus discutés entre analystes et ce, indépendamment de leur appartenance doctrinaire ou du groupe analytique dont ils se réclament. La condamnation de Freud en 1910 n’a pas endigué l’intérêt des analystes pour ce problème ; pas plus que le rejet de Lacan, et des lacaniens – qui eux ont essayé de rabattre l’affaire sur la notion du « désir de l’analyste »-, n’a pu, lui non plus, mettre un terme à cette question. En 1962-1963, la position de Lacan est beaucoup plus nuancée : il s’appuie sur une anecdote sur le Talmud pour circonscrire la spécificité de l’érotique analytique et reconnaître que psychanalyste et psychanalysant ressortent marqués de s’être trouvés « ensemble dans la cheminée ». Il reprend alors la problématique contre-transférentielle et la met dans la bouche (et sous la plume) de quelques « femmes analystes » pour contester le point où Freud a arrêté l’analyse. Avec l’écrit de l’une d’elles il montre que non seulement l’analyse peut être menée « au-delà de l’angoisse de castration », mais aussi de quoi est fait cet « au-delà » et à quelles conditions un analyste a pu y avoir accès.

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De quoi est fait l'inconscient

Fernand Cambon
EPEL 2008 / ISBN n°978290885598 / 115 p. / 14 euros.
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Freud appuie sa doctrine de l’inconscient sur la notion de représentation (Vorstellung). Il lui faut cependant établir une connexion entre les représentations inconscientes et les pulsions qui animent le corps sexué. À cet effet, il invente un mot composé étrangement écrit : (Vorstellungs-) repräsentanz, qui ne figure que deux fois dans l’ensemble de l’œuvre. Le terme a fait couler beaucoup d’encre, sa traduction en français ayant été un enjeu dans la rupture théorique entre Lacan et Laplanche.

Pour déméler cet imbroglio, au croisement de la langue et de la philosophie allemandes, il fallait un germaniste rompu au texte freudien. Fernand Cambon a traduit les Conférences d’introduction à la psychanalyse, Freud présenté par lui-même, L’inquiétante étrangeté et autres essais, la correspondance Freud-Abraham ; bientôt paraîtra chez Épel sa traduction du texte de Freud sur les aphasies. Il montre ici comment la « représentation » forme un axe permanent de l’œuvre freudien, des premières mises en place prépsychanalytiques jusqu’aux élaborations métapsychologiques.

Un sujet sans moi. Psychanalyse et expérience mystique

Sean Wilder
EPEL 2008 / ISBN n°978-2-35427- / 120 p. / 14 euros.

Pour en avoir fait lui-même l’expérience et s’être par ailleurs engagé dans une pratique analytique, Sean Wilder interroge ici ce que la psychanalyse a pu dire de l’extase mystique.
Freud, Lacan et Winnicott lui offrent des réponses diverses. Si chacun utilise le concept de moi, c’est en des sens très différents : Freud émet une condamnation qui assimile sentiment océanique et expérience religieuse ; Lacan prête une oreille plus attentive aux élaborations mystiques et à leur mode de subjectivation ; Winnicott forge le concept surprenant d’orgasme du moi pour désigner des états de non-intégration proches de ce que Henri Michaux – lui aussi convoqué – nomme le domaine du calme.
Prenant un appui critique sur ces travaux, mais aussi sur sa pratique du zen, l’auteur revisite l’expérience mystique. Loin de ne concerner qu’elle, sa contribution questionne la consistance du savoir avec lequel l’analyste rend compte de sa pratique.

Sean Wilder est américain, diplômé des Universités de Columbia et de Berkeley. Il vit en France depuis 1969. Il a acquis la nationalité française et exerce la psychanalyse à Montpellier.

La psychanalyse est-elle un exercice spirituel ? Réponse à Michel Foucault

Jean Allouch
EPEL 2007 / ISBN n°972890885592 / 100 p. / 14 euros.

En récusant qu'elle soit une psychologie (avec ou sans profondeur), un art, une religion, une magie et même une science, Lacan aurait-il laissé la psychanalyse comme flottant en l'air, ne sachant plus ni ce qu'elle est ni où elle est ? Jacques Derrida la tenait pour un discours instable et insituable, mais « discours » ne va pas non plus.
Pourtant, en 1982, dans son cours sur « L'herméneutique du sujet », Michel Foucault adressait aux psychanalystes une proposition effective. La psychanalyse n'a pas su, notait-il, se penser « dans le tranchant historique de l'existence de la spiritualité et de ses exigences ». Partant, elle se serait fait oublieuse de cela même qu'elle est : une expérience spirituelle par laquelle, via un autre, le sujet opère sur lui-même les transformations nécessaires pour accéder à sa vérité.
Seul Lacan, ajoutait Foucault, n'aurait pas participé de cet oubli. De là trois questions : y a-t-il lieu d'accréditer cette généalogie de la psychanalyse que bâtit Foucault ? Qu'en est-il de la spiritualité chez Lacan ? et chez Freud ?


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Le choix de l'homosexualité

Collectif, sous la direction de Bruno Perreau
EPEL 2007 / 320 p. / 32 euros.

Dans la foulée du séminaire "Sociologie des homosexualités" (1998-2004) dirigé par Françoise Gaspard et Didier Éribon, une nouvelle génération de chercheuses et chercheurs s'est engagée avec résolution sur le voie des études gays et lesbiennes. Par son choix de l'homosexualité, elle confronte les sciences humaines et sociales à leurs impensés catégoriels et plaide pour "une autre dimension de connaissance" (Monique Wittig).

Aux côtés de quelques-uns des meilleurs spécialistes français et étrangers, ces jeunes universitaires donnent ainsi l'occasion de découvrir des terrains aussi divers que fascinants : de l'amitié chrétienne médiévale au lesbianisme dans le mouvement des Femmes en noir en Israël, du cinéma militant des années soixante-dix au vécu des familles homoparentales, des catégories sexuelles antiques à la géographie commerciale parisienne, des comportements sexuels masculins dans le contexte du VIH aux modalités d'enregistrement du PACS, etc.

Ouvrage publié sous la direction de Bruno Perreau, membre du Centre de recherches politiques de la Sorbonne (Université Paris I) et chargé de conférences à Sciences Po Paris.
Contributions de : Marianne Blidon, Sandra Boehringer, Damien Boquet, Judith Butler, Natacha Chetcuti, Baptiste Coulmont, Hélène Fleckinger, Françoise Gaspard, Marie-Elisabeth Handman, Remi Lenoir, Jean-Yves Le Talec, Michael Lucey, Martha Mailfert, Laure Murat, Bruno Perreau, Valérie Pouzol, Wilfried Rault, Claude Servan-Schreiber et Florence Tamagne.


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Conférences Litter

M. Lucey, D. Halperin, L. Bersani
EPEL 2006 / ISBN n°2-908855-86- / 96 p. / 18 euros.
Prix spécial de souscription jusqu'au 15 février 2006 : 14 euros franco de port

Trois auteurs se retrouvent successivement à Strasbourg, sollicités par la même question : comment certains artistes ont-ils traité de la transformation des corps ?
De là ces trois conférences qui touchent à des points fort divers de la culture contemporaine : aussi bien le Balzac de La fille aux yeux d’or et de Sarrasine (Michael Lucey), que le film culte Mildred Pierce de Michael Curtiz (David Halperin), ou Tout sur ma mère d‘Almodovar (Leo Bersani).
En analysant ces œuvres jusque dans leur détail, chaque conférencier parcourt la jointure entre érotique et subjectivité, montrant à quel point elle constitue un des plus puissants leviers de la création artistique.

Michael Lucey est professeur de littérature française et de littérature comparée à Berkeley. Il est l'auteur de nombreux articles sur la littérature d'expression anglaise et française et de deux livres : Gide's Bent: Sexuality, Politics, Writing (Oxford, 1995) et The Misfit of the Family : Balzac and the Social Forms of Sexuality (Duke, 2003).
David Halperin est professeur au département de langue et de littérature anglaise à Ann Arbor (Michigan). Auteur de
Saint Foucault (Epel), Cent ans d’homosexualité (Epel), Oublier Foucault : mode d’emploi (Epel). Éditeur de la revue GLQ : A Journal of Lesbian and Gay Studies.
Leo Bersani a longtemps été professeur de littérature française à Berkeley (Californie). La plupart de ses ouvrages ont été traduits en français :
Baudelaire et Freud (Seuil), Le rectum est-il une tombe ? (Cahiers de l’Unebévue), Homos (Odile Jacob), Les secrets du Caravage (Epel). On attend son Mallarmé, en cours de traduction (éd. Macula).

L'enfant supposé

Jean Louis Sous
EPEL 2006 / ISBN n°978290885584 / 140 p. / 20 euros.
4 euros de port (France), 6 euros (étranger).




Le soin psy qui entoure aujourd'hui l'enfance est devenu tentaculaire. Bien qu'ayant nourri cette attention nouvelle portée à l'enfant, la psychanalyse ne s'y reconnaît plus : la parole qu'elle avait privilégiée n'est plus que communication avec des clients, voire des usagers.

Dans cet ouvrage, à la fois humoristique et moqueur, Jean Louis Sous, qui travaille depuis longtemps dans un Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) décrit comment l'enfant s'y trouve affublé d'une histoire fabriquée façon psy.

Revisitant le "petit Hans" au-delà de l'historiole œdipienne sur laquelle si souvent on se focalise, il montre comment la relation complice de Freud et du père de Hans intervient de façon décisive dans la fameuse phobie.

Qui demande ? quoi ? et pourquoi ? et à qui ? Supposer l'enfant permettrait de le savoir.

Lettres d'un inverti allemand au Dr. Lacassagne (1903-1908)

Georges Apitzsch
EPEL 2006 / ISBN n°2-908855-89- / 112 p. / 18 euros.
Édition établie, annontée et présentée par Philippe Artières

Correspondance échangée entre Georges Apitzsch et le professeur lyonnais de médecine légale Alexandre Lacassagne - Ces lettres constituent un document unique en France sur la vie des homosexuels à la Belle Epoque, mais également sur la façon dont, au même moment, la médecine prend en compte et en charge la sexualité. C''est aussi un vaste tableau européen de l'inversion, car Apitzsch ne se contente pas de raconter ce qu'il voit et ce qu'il ressent, il lit avec attention la littérature contemporaine où apparaissent des invertis (Rachilde, Jean Lorrain, Achille Essebac, Oscar Wilde, etc), mais va aussi au-devant des principaux acteurs de ce savoir sur les invertis en train de se constituer en Allemagne (Albert Moll, Magnus Hirschfeld) en Autriche (Friedriche S. Krauss) en Italie (Paola Mantegazza).

Philippe Artières est historien des écritures de la marge et responsable du centre Michel Foucault. Il a notamment publié Le livre des vies coupables. Autobiographies de criminels (1896-1909) (Albin Michel ainsi que Vivent les voleurs (Allia)

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Sur la psychanalyse et sur sa fin

Bernard Casanova
EPEL 2006 / ISBN n°2-908855-87- / 156 p. / 20 euros.
4 euros de port (France), 6 euros (étranger).




Tour à tour incisif sur la « profession », acerbe sur les médias, moqueur des modes, Bernard Casanova confrontait ses auditeurs aux aspérités de cette pratique analytique qu'il avait fait sienne après celle de psychiatre des hôpitaux, un jour délaissée.

Membre dès l'origine de l'École lacanienne de psychanalyse, il tint sans discontinuer séminaire à Tours, loin du ton magistral qu'il n'affectionnait guère.

Sont ici présentées les deux dernières années (1996-1997) de ce séminaire, accompagnées de quelques-uns des dessins qu'il crayonnait en séance.

Bernard Casanova croise ici à de multiples reprises et sous des angles divers une préoccupation qui lui tenait à cœur : celle-là même de la psychanalyse envisagée depuis sa fin.

Théorie queer et psychanalyse

Javier Sáez
EPEL 2005 / ISBN n°2-908855-85- / 220 p. / 24 euros.
Traduit de l'espagnol par Françoise Ben Kemoun

Depuis quelques dizaines d’années, la constitution au grand jour de communautés féministes, gay, lesbiennes, transgenres, bi, S/M a permis de poser d’inédites questions sur le sexe et le genre (gender). Plus récemment, en refusant l’enfermement des « minorités sexuelles » dans une problématique identitaire, le mouvement queer a redistribué encore autrement les cartes.

Comment cet abord redoublé aurait-il pu négliger ce qui, jusque-là, en Occident, occupait le terrain, à savoir la psychiatrie et la psychanalyse ? Rien pourtant ne permet d’affirmer que, côté queer, se soit forgée une pensée unique sur la psychanalyse. Bien au contraire, tandis que certains accueillent de manière critique tel ou tel de ses apport, le jugeant même indispensable, d’autres prennent grand soin de cheminer hors champ freudien ; d’autres encore soulignent la façon dont la théorie psychanalytique, en devenant normative, sert des fins ouvertement répressives.

En partant de la situation particulière à l’Espagne – libération rapide des mouvements gay après la mort de Franco et pénétration récente de la psychanalyse lacanienne –, Javier Sáez brosse le tableau des avancées d’auteurs queer nord-américains (Judith Butler, Teresa de Lauretis, Gayle Rubin,) mais également européens (Monique Wittig, Beatriz Preciado, Marie-Hélène Bourcier, Didier Eribon). Il retrace les temps forts de cette tension entre le mouvement queer et la psychanalyse : reconnaissance, affrontements, malentendus. Il s’ensuit une psychanalyse pas moins divisée par la critique queer que ne l’est celle-ci par celle-là : contestée pour son homophobie, pour n’avoir pas pu se déprendre de la normativité psychiatrique ou n’avoir pas su débusquer l’origine historique et idéologiquement marquée de certains de ses concepts, la psychanalyse s’avère cependant susceptible de redonner vie à sa capacité subversive. On en veut pour preuve l’œuvre de Jacques Lacan, qui, elle aussi, questionne les formes de la subjectivation dès lors qu’on cesse de les réduire à des identités sexuelles.

On chercherait en vain dans cet ouvrage une quelconque synthèse. Ce n’est pas la moindre de ses qualités.

Né à Burgos en 1965, Javier Sáez est sociologue et traducteur. Il codirige le cours de théorie queer de l’Universidad nacional a distancia, collabore à la revue Zéro ; il a créé la revue électronique Hartza.com, qui, depuis 1995 rassemble des textes sur les cultures gay et lesbienne, la psychanalyse, l’analyse politique et la critique culturelle. Il fut cofondateur de la revue philosophique Archipiélago. Il doit sa formation en psychanalyse lacanienne à Jorge Alemán et à Carmen Gallano. Il fut professeur de sociologie à l’Université Centreaméricaine de El Salvador. Il milita dans divers groupes de défense des droits de l’homme et antihomophobes (Amnistíe international, La Radical gay, Groupe de Travail Queer, etc.) Il a traduit récemment, avec Béatriz Préciado, l’ouvrage de Judith Butler Langage, pouvoir, identité, ainsi que plusieurs livres de psychanalyse. En 2005 il a publié les livres TEORIA QUEER: POLITICAS BOLLERAS; MARICAS, MESTIZAS, TRANS (avec Paco Vidarte), et EL EJE DEL MAL ES HETEROSEXUAL (avec GTQ).

Ombre de ton chien

Jean Allouch
EPEL 2004 / ISBN n°290885-79-8 / 110 p. / 12 euros.

Une romancière (Dominique Desanti) l'a dit : psychanalyser est un métier de chien. Et un psychanalyste (Jacques Lacan) l'a approuvée publiquement, allant jusqu'à écrire dans Le Monde: «Cléo [l'héroïne de Un métier de chien] livre sans choquer ce qui serait autrement impossible à dire, ce que jamais les vrais psychanalystes dans la vie ne révèleront : la vérité d'une femme sur l'amour.»

Qu'est-ce donc qu'aimer en chien ?
Qu'aimer un chien ?
Que l'amour chien ?
Que la chiennerie amoureuse ?

Sidonie Scillag (ladite "jeune homosexuelle" chez Freud), décéde en 1999, exemplifia, dans sa vie, cet amour chien. Son enseignement est ici pris en compte.
En résulte un curieux chassé-croisé entre discours psychanalytique et discours lesbien, où s'éclaire, mais en creux, un point resté des plus opaques dans la psychanalyse : l'amour de trasnfert. Ce nouvel amour relèverait-il de la chiennerie amoureuse ?

Substances de l'imaginaire

George-Henri Melenotte
EPEL 2004 / ISBN n°2908855-78-X / 240 p. / 25 euros.

L'imaginaire est peu prisé de nos jours : lieu de l'illusion, de la facticité, de la tromperie qui égare le sujet dans sa quète de vérité. Cette approche procède d'une analyse dominée par la sociologie. L'imaginaire serait tout simplement l'image, sans que l'on préjuge ce qu'elle est.
On néglige ainsi le ternaire lacanien qui articule borroméennement imaginaire, symbolique et réel. Contre tout préjugé péjorant, Lacan établissait l'équivalence de ces trois consistances.
Ce livre se propose comme repérage d'un moment particulier de l'expérience lacanienne de l'imaginaire, moment de crise de la conception originale que Lacan a introduite dans le champ freudien avec le stade du miroir. George-Henri Melenotte étudie ce moment tournant, avec la dépliement des issues que Lacan a tenté de lui trouver.
Un parcours en chicane est proposé au lecteur. L'abord de l'imaginaire passe par la pratique des substances, trop fréquemment qualifiées de toxicomanie. Michaux, Foucault, Witkin côtoient ainsi Freud et Lacan. De même, Parmiggiani et Orlan sont autant d'étapes de ce parcours. Celui-ci se clôt sur un retour à certains textes de Lacan sur le stade du miroir. Arès l'invention de l'objet (a), ce n'est pas seulement le schéma optique qui disparaît progressivement de l'horizon, ce sont deux qualités de l'image. La fixité laisse place à une image fluctuante dont la mobilité peut aller jusqu'à des formes extrêmes, voire imprévues (l'animal ou le monstre). Quant à l'Urbild qui donne à l'image sa valeur d'archive, elle disparaît tout simplement, réglant ainsi son compte à l'héritage jungien, à la persistance de l'imago.

Sidonie Csillag, homosexuelle chez Freud, lesbienne dans le siècle

Ines Rieder, Diana Voigt
EPEL 2003 / ISBN n°2908855763 / 400 p. / 29 euros.
Traduit de l'allemand par Thomas Gindele

Alors que tous les cas, ou presque, publiés par Freud ont fait l'objet de recherches historiques ces vingt dernières années, la «jeune homosexuelle» a été tenue à l'écart des investigations.
La voici donc qui, post mortem, prend la parole, dit sa version de sa rencontre avec Freud, mais aussi sa vie mouvementée : scandale de son amour viennois d'une prostituée nobiliaire, juive exposée au national-socialisme avant de connnaître un exil bientôt désargenté.
Bien des questions, laissées sans réponse par le texte de Freud, se trouvent là résolues. Et Freud démenti sur certains points (dont le récit lui-même du passage à l'acte). Les analyses de Lacan et d'autres commentateurs en sont-elles affectées ?
Ines Rieder et Diana Voigt ont personnellement connue Sidonie Csillag. S'étant de nombreuses fois entretenues avec cette femme dont l'âge n'avait pas entamé la débordante vitalité, elles brossent ici un magnifique portrait de sa vie si singulière. Sa biographie se lit comme un roman.

L'écritoire de Lacan

Jorge Banos Orellana
EPEL 2002 / ISBN n°2908855631 / 288 p. / 26 euros.

Comment et pourquoi Jacques Lacan a-t-il conté sept versions différentes du cas de l’homme aux cervelles fraîches, aucune n’étant fidèle au récit d’Ernst Kris ?

Pourquoi et pour qui s’est-il enfermé dans son écritoire, de mars à octobre 1966, introduisant des milliers de corrections à plus de cinq cents paragraphes de ses Écrits ?

Pourquoi les écrits de Lacan sont-ils plus candides et prudents que les séminaires qui constituent leur point de départ ?

Quel motif eut le «Retour à Freud» de faire la sourde oreille à l’endroit de certains livres de Freud ?

Comment se fait-il que les théories postmodernes de l’écriture et de la lecture encouragent un abord de paragraphes de Lacan que la majorité de ses commentateurs passent sous silence ?

Quelles sont les preuves que le Joyce dont parle Lacan dans son séminaire Le sinthome n’est pas l’écrivain irlandais James Joyce, et quelle est la raison de cette fiction lacanienne ?

Quelles sont les trois raisons pour lesquelles la conférence peu amicale «Joyce le symptôme I» devrait devenir une lecture obligée des cours d’introduction à l’œuvre de Lacan ?


Voilà, entre autres, quelques unes des énigmes que déplie et discute Jorge Baños Orellana. Il souligne ainsi que les traces sinueuses d’un frayage public ne doivent pas faire négliger que Lacan, s’éloignant à l’occasion des microphones, travaillait dans l’intimité concentrée de son écritoire.
D’abord publié en Argentine, El escritorio de Lacan donna lieu à un débat public entre l’auteur et Jean Allouch. Jorge Baños Orellana a souhaité que ce débat figure dans l’édition française de son ouvrage.

Le crime était presque sexuel

Marcela Iacub
EPEL 2002 / ISBN n° 2908855690 / 288 p. / 28 euros.
Disponible dès maintenant.

Le droit, discipline aux charmes méconnus, s’avère ici un exercice extravagant et quasi fantastique, mais aussi une pratique de vérité et de critique politique. Extravagant et fantastique parce qu’il traite de figures insolites telles que le mariage des impuissants, la prohibition des rapports sexuels entre personnes handicapées mentales et valides, le fait de porter plainte pour ne pas avoir été avorté, ou encore de ces vivants que l'on déclare cérébralement morts pour mieux les tuer.

Ces cas limites mettent Marcela Iacub sur la voie de ce que l'on pourrait appeler les raisons du droit. Ces histoires extraordinaires sur la sexualité, la vie, les genres et la famille, nous apprennent que le droit fait plus que de légiférer sur une réalité préétablie. L’exception arrache à la règle les dehors sous lesquels elle se rend acceptable. Les cas limites démasquent les idéologies qui font accepter le droit existant et empêchent de le transformer.

Dans le contexte actuel de forte juridicisation des questions politiques, on a pu entendre que le droit devait, entre autres choses, empêcher que nous ne devenions fous, nous donner "des repères" – comme si nos États étaient devenus de grandes crèches pastoralement gardées. Cet ouvrage conteste ces discours liberticides, non pour prôner que le droit peut tout, qu’on serait en mesure de tout recommencer, comme si l’on vivait la fête d’une aube perpétuelle, il tente au contraire, à l’aide de l’outil juridique, d’ouvrir pleinement au vertige d’une liberté finie. Ou, pour reprendre le mot de Foucault, de "saisir les points où le changement est possible et souhaitable (…) pour déterminer la forme précise à donner à ce changement".

Incroyance et paternités

Charles-Henri Pradelles de Latour
EPEL 2001 / ISBN n°2889055658 / 238 p.
Prix de souscription (valable pendant deux mois seulement) : 155 FF (franco de port)

La « fonction paternelle » n’est pas une constante universelle pérenne et isolée.
L’étude comparative des systèmes de parenté indique au contraire que la fonction paternelle est étayée dans les sociétés patrilinéaires par les croyances religieuses et par les croyances magiques dans les sociétés matrilinéaires. Que la fonction paternelle soit associée à la religion n’est pas nouveau. Dieu n’est-il pas père dans le judéo-christianisme mais aussi dans le culte des ancêtres africains ? En revanche, que cette fonction puisse être liée à la magie, voilà qui est surprenant.
Fonctions paternelles et croyances partagent une structure commune clivée, dénotant, selon le cas, le monde social ou son au-delà.
Les données ethnographiques recueillies chez les Bamilékés du Cameroun et chez les Trobriandais de Papouasie Nouvelle-Guinée montrent que, d’une société patrilinéaire à une société matrilinéaire, les modalités du clivage de la fonction paternelle s’inversent, entraînant, chacune de leur côté, des rapports sociologiques et idéologiques spécifiques, religieux ou magique.
Contrairement à une opinion assez répandue, les sociétés dites traditionnelles ne reposent pas seulement sur des croyances, mais aussi sur une incroyance étayée par les « relations à plaisanterie » internes aux systèmes d’alliance matrimoniale. L’incroyance n’est pas, ici, athéisme ou absence de foi, mais rire démystificateur qui, ne devant plus rien à un au-delà, pacifie les conflits et sécularise l’ordre établi.
Ainsi, est-ce sur l’alliance matrimoniale (qui, par le biais de l’incroyance, met en question la paternité), et non sur les problèmes œdipiens induits pas les systèmes de filiation, que l’anthropologie sociale et la psychanalyse peuvent heuristiquement se recouper.

Charles-Henry Pradelles de Latour est ethnologue, directeur de recherche au CNRS, membre du laboratoire d’anthropologie sociale (Collège de France) et de l’école lacanienne de psychanalyse. Il exerce une fonction de médiation auprès des familles africaines de la banlieue parisienne. Il a publié Le crâne qui parle, (2e éd. de Ethnopsychanalyse en pays bamiléké, fév. 91), EPEL, 1997.

L'infréquentable Michel Foucault

Sous la direction de Didier Eribon
EPEL 2001 / ISBN n°2908855631 / 200 p. / 125 FF.
Épuisé

La parution en français du livre de David Halperin Saint Foucault a été un événement qu'il convenait de saluer et de prolonger : en nous rendant un Michel Foucault décidément critique, inassimilable, infréquentable, Halperin nous sollicitait à poursuivre son geste dans d'autres champs de la vie culturelle, politique, intellectuelle. En effet, le renouveau, ces dernières années, des mouvements sociaux et politiques à la marge des partis politiques établis, et la réapparition tonitruante sur la scène publique de la figure de l'intellectuel engagé ont redonné à la pensée de Foucault une place centrale. C'est le cas, bien sûr, avec l'émergence, au cours des années quatre-vingt-dix, d'un mouvement gay et lesbien, symbolisé par les joyeux défilés de la Gay Pride, mais aussi par l'importance de plus en plus visible d'une réflexion qui prend en compte les questions du genre, de la sexualité, de la norme pour interroger les savoirs constitués. Les textes de Foucault jouent un rôle majeur dans la constitution de ces nouvelles questions critiques, et notamment le Foucault " américain " qui nous est rendu aujourd'hui par Halperin. Mais en bien d'autres domaines, que ce soit dans la réflexion politique, philosophique, ou dans leur articulation, le travail de Foucault sert de " boîte à outil ", de référence, d'incitation, de provocation à la pensée et à l'action.
Sur ce qu'est Foucault aujourd'hui et ce à quoi il " peut nous servir ", comme le dit ici même Pierre Bourdieu, une quinzaine de chercheurs et militants se sont réunis lors d'un colloque au centre Georges-Pompidou, pour essayer de comprendre pourquoi l'œuvre d'un philosophe mort il y a dix-sept ans travaille à ce point notre actualité.


Introduction
Didier Eribon : L’art de l’inservitude

Ouverture
Paul Veyne : L'archéologue sceptique

Denise Riley : Celui qui ne m'accompagnait pas
Jean Allouch : Avec, sans et avec Foucault
David Halperin : Identité et désenchantement

Philippe Mangeot : Foucault sans le savoir
Philippe Artières : L’ombre des prisonniers sur le toit
Pierre Lascoumes : Se déprendre de la parole du pouvoir
Marcela Iacub : Les biotechnologies et le pouvoir sur la vie

Jacques Bouveresse : L'objectivité, la connaissance et le pouvoir
Sabine Prokhoris : L'indiscipline
Frédéric Lebaron : De la critique de l'économie à l'action syndicale

Arlette Farge : L'histoire entre deux rives
Eric Fassin : Résistances de Foucault
Pierre Bourdieu : Philosophie, science et engagement

Disponible dès maintenant en cliquant dans le petit panier

Le positivisme est un culte des morts : Auguste Comte

Raquel Capurro
EPEL 2001 / ISBN n° 2908855666 / 158 p. / 21 euros.

Loin d’être cet impérialisme du savoir scientifique que l’on nous enseigne dès les bancs de l’école primaire, le positivisme apparaît ici comme ce qu’il est : une religion. Comte le voulut ainsi, souhaitant qu’il ne soit dissocié ni de sa vie, ni de ses amours, ni même de ses moments d’égarement.

Deux événements saillants marquèrent cette vie : sa rencontre avec la folie au départ de son enseignement (elle devait l’interrompre), et la mort de Clotilde de Vaux, son grand, unique, tardif et chaste amour, qui ne dura qu’un an du vivant de la dame, mais que la religion positiviste devait rendre immortel. Ces deux événements eurent des rapports parfaitement explicites avec sa doctrine.
Enfin dégagé de l’emprise d’Esquirol à l’asile de Charenton, Comte mise sur la science positive comme voie de résolution objective de la folie, mais aussi des questions de société. L’expérience de l’amour puis du deuil de Clotilde bouleversa ces certitudes. Le cœur, qui n’avait pas de place dans son système, faisait désormais valoir ses droits. S’ouvre alors une crise de la méthode objective des sciences. Comte y rencontre les limites de son discours.

Son deuil fut la voie par où lui vint une réponse. Il instaura un culte des morts (combattu par le christianisme, avant que celui-ci ne récupère à son profit la visite au cimetière, geste positiviste par excellence). Toute sa doctrine bascula. Le positivisme comtien devint religion, et le discours de Comte l’envers de qu’il avait été.

Est-il fou à nouveau, Comte ? Faut-il laisser tomber tout ce qu’il écrivit alors et ne garder que sa « première carrière » ? Les disciples se divisèrent. Littré sera la tête la plus visible de ceux qui, sur ce point précis, quittèrent le maître. D’autres, médecins surtout, vont suivre le grand prêtre, instaurant un nouveau sacerdoce. Une pastorale est née. Ce sont les morts qui gouvernent notre destinée, enseignait Comte. Si on l’oublie, on devient malade.
En Amérique latine (d’où nous vient ce livre), le positivisme fut bicéphale. Le sud du Brésil accueillit la religion positiviste au point d’en construire les temples. En revanche, à Buenos Aires, Montevideo et ailleurs, l’accent fut mis sur une religion de la science qui ne disait guère son nom.

Que fut donc, en Europe, l’héritage de Comte ? Ce n’est pas le moindre mérite de cette monographie indissociablement clinique, historique, sociale et théorique, que d’ouvrir cette question.

Anatomie de la troisième personne

Guy Le Gaufey
EPEL 1999 / ISBN n°2908855399 / 256 p. / 28 euros.

"L'analyste ne s'autorise que de lui-même", cette formule fut reçue comme un verdict de Lacan sur la délicate question de la formation du psychanalyste. Scandale et incompréhension garantis. Pourtant, dans l'écart grammatical discret entre "analyste" et "lui-même", gît la source du transfert ainsi relié, par la vertu de l'autorisation, à la détermination centrale de la personne fictive chez Hobbes. D'où l'idée d'aller enquêter sur la troisième personne, aussi bien au niveau de la constitution de l'État moderne, que dans l'"irréductible ambiguïté" (Lacan dixit) du transfert.
Psychanalyste et pouvoir d'État développent des stratégies incompatibles, qui les rendent sourds l'un à l'autre. Pourquoi ?

L'atelier intérieur du musicien

Max Graf
EPEL 1999 / ISBN n°2908855453 / 267 p. / 23 euros.
Traduction François Dachet et Marc DornerPréface de François Dachetco-éd. Buchet-Chastel/EPEL

En 1910, après dix années de travail avec Freud et la Société du mercredi, Max Graf propose une théorie de la création musicale qui fait une large place au corps et à la sexualité. Le silence qui l'accueillit alors annonce-t-il l'embarras dans lequel la psychanalyse s'est sans cesse trouvée, depuis, par rapport à la musique ?

Freud, Wallon, Lacan - L'enfant au miroir

Émile Jalley
EPEL 1998 / ISBN n°2908855291 / 400 p. / 34 €.

Que Lacan ait critiqué la dérive psychologique de la psychanalyse ne l'a pas empêché de tirer au préalable le meilleur parti de ce que lui offrait de plus consistant la psychologie française, en l'occurrence l'?uvre de Wallon.
Henri Wallon a occupé une position de relais entre Lacan d'une part, Freud et Hegel d'autre part. Chacun avec son accent personnel, Lacan comme Wallon, a lu Freud avec Hegel.
Le stade du miroir est maintenant lié au nom de Jacques Lacan. Or, montre Jalley, en reconnaissant que l'expérience du miroir a une fonction de connaissance, il n'innove pas mais s'inscrit dans l'histoire de la pensée occidentale.

Ouvrage épuisé aujourd'hui repris sous format électronique.
Réédition au format électronique disponible chez Epagine ou chez votre revendeur habituel.

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Érotique du deuil au temps de la mort sèche

Jean Allouch
EPEL 1997 / ISBN n°2908855259 / 392 p. / 30 euros.
Nouvelle éd. revue et augmentée (1ère éd., avril 1995, épuisée)

Le " travail du deuil " est devenu une banalité. L'objet du deuil, prétend-on, est substituable. Voilà le credo qu'il s'agit d'interroger. D'abord avec Philippe Ariès, en replaçant cette version psychanalytique dans son contexte historique : comme une tentative de survie de la mort romantique à l'instant même (1914-18) où elle laisse place à la mort sèche.
Puis, lisant en détail l'interprétation d'Hamlet donnée par Lacan, Allouch avance ici la thèse opposée : l'objet du deuil est insubstituable. Le deuil n'est pas changer d'objet mais modifier le rapport à l'objet. La lecture d'une nouvelle de Kenzaburo Ôe vient préciser le concept de gracieux sacrifice de deuil.
En filigrane de ces trois études particulières, l'ombre grise d'un enfant mort vient tendre ses filets de rêves et de cauchemars.

Le crâne qui parle

Charles-Henry Pradelles de Latour
EPEL 1997 / ISBN n°2908855240 / 264 p. / 21 euros.
2e éd. de Ethnopsychanalyse en pays bamiléké(1e éd., février 1991)

Première monographie consacrée à une chefferie bamilékée, ce livre présente en leur singularité les m?urs et coutumes de cette société, son système de parenté, ses mythes, son culte des ancêtres, les croyances en la sorcellerie, l'art du devin, les thérapies des guérisseurs, les fonctions du chef et des notables.
Cette société " orale " n'est pas seulement régie par les normes et les idéaux du groupe mais aussi par des lois de la parole (plaisanteries, accusations, serments) qui sont ancrées dans un jeu de trois dettes, imaginaire, symbolique et réelle.
Par là se rejoignent ethnologie et psychanalyse et se questionnent les structures élémentaires de la parenté telles que Levi-Strauss les présentait.

Le lasso spéculaire - Une étude traversière de l'unité imaginaire

Guy Le Gaufey
EPEL 1997 / ISBN n°2908855283 / 287 p. / 34 euros.

Avec le " stade du miroir ", Lacan conjoint narcissisme freudien et image spéculaire. Mais seule la reprise de cette invention dans les dimensions nouvelles de l'imaginaire, du symbolique et du réel devait rendre visibles les conséquences d'une telle croisée des chemins. Pour mieux les lire, on étudie ici la grande crise iconoclaste byzantine du viiie siècle. Un statut sans égal de l'image surgit alors, dans un monde encore étranger au concept de représentation. Avec son concept d'image spéculaire, Lacan aura-t-il réussi à installer une image qui ne soit pas une représentation. Qu'est-ce donc que regarder ?

Ni pleurs ni couronnes, précédé de Pornographie de la mort

Geoffrey Gorer
EPEL 1995 / ISBN n°2908855186 / 200 p. / 22 euros.
Préface de Michel Vovelle
Traduction Hélène Allouch

L'historien et sociologue anglais Geoffrey Gorer fut le premier à prendre acte de ce que, depuis la Première Guerre mondiale, un radical changement avait eu lieu, en Occident, dans le rapport à la mort. Comme l'avait été la sexualité, la mort est désormais rejetée, et le deuil, en perdant son statut social de rite, est devenu indécent. Gorer s'entretient d'une manière approfondie avec un nombre important de récents endeuillés ; il les visite, nous dit son impression, transcrit leurs paroles. Il discute les théories psychanalytiques du deuil.

L'éviction de l'origine

Guy Le Gaufey
EPEL 1994 / ISBN n°2908855186 / 234 p. / 24 euros.

Ce livre entreprend de replacer Freud dans l'épistémé classique en montrant qu'au moment de penser la nature du lien, Freud en est venu à épouser la position adoptée sur ce point par Newton : tous deux prennent appui sur la même figure logique d'une origine d'où procède le lien.
Tout au contraire, avec l'entrée en scène de la relativité générale d'Einstein, un nouvel espace de pensée s'est ouvert ; et c'est dans cette brèche que Lacan a pu mettre en place un père qui soit autre chose que le lointain reflet d'un père originaire. Le lien se pense désormais sans souci d'une origine.

Les écrits de Budapest

Sándor Ferenczi
EPEL 1994 / ISBN n°2908855143 / 362 p. / 23 euros.
Préface de Wladimir GranoffIntroduction de Claude Lorin Traduction Györgi Kurcz et Claude Lorin

"C'est de l'or pur", disait Freud à propos des écrits de jeunesse de Sándor Ferenczi.
Ces textes, parus en hongrois de 1899 à 1907, se déploient sur une étonnante variété de registres : médical, philosophique, neuro-psychiatrique, éthique. Oui, décidement, Ferenczi existait avant sa rencontre avec Freud.
Wladimir Granoff montre à quel point il est légitime et salutaire que l'on revienne au début d'une affaire qui se consomme dans une dérive, à savoir le destin même de Ferenczi.

Vie, poésie et folie de Friedrich Hölderlin

Wilhelm Waiblinger
EPEL 1994 / ISBN n°2908855178 / 90 p. / 15 euros.
présentation et traduction de Catherine Daricsuivi de Un psychiatre amateur en 1830 : Wilhelm Waiblinger Pierre Moreau

Hölderlin intéressa un jeune poète allemand, Wilhelm Waiblinger À vingt-six ans, Waiblinger écrivit une biographie qui repose sur un travail minutieux d'observation d'une pathologie mentale inconnue, quatre-vingts ans avant Bleuler : la schizophrénie. Ce texte est d'un profane, à une époque où les schizophrènes étaient encore considérés comme des " idiots ". Il montre ce qu'a été le premier " placement familial " : celui d'Hölderlin hébergé chez le menuisier Zimmer où il restera jusqu'à sa mort.

Dementia Præcox, ou Groupe des schizophrénies

Eugen Bleuler
EPEL 1993 / ISBN n°2908855066 / 672 p. / 45 euros.
Traduction Alain Viallard. Préface de B. Rancher, J.-P. Rondepierre, A. Viallard, G. Zimra. Suivi de La conception d'Eugen Bleuler, par Henri Ey. Coédition GREC/EPEL

En 1911 paraît l'ouvrage majeur d'Eugen Bleuler Dementia præcox oder Gruppe der Schizophrenien. Sa traduction intégrale, dont Henri Ey disait qu'elle ne verrait jamais le jour, nous parvient enfin. Elle nous éclaire sur les concepts fondamentaux de la schizophrénie : Spaltung, autisme, ambivalence, défaut de modulation affective...

Ouvrage épuisé aujourd'hui repris sous format électronique.
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Freud, et puis Lacan

Jean Allouch
EPEL 1993 / ISBN n°2908855097 / 140 p. / 17 euros.

Comment Lacan aura-t-il pu - s'il l'a pu - décisivement toucher aux fondements eux-mêmes de la psychanalyse et donc porter atteinte à bon nombre de postulats freudiens sans que, pour autant, la psychanalyse ainsi recomposée ait cessé d'être freudienne ?

La folie héréditaire - ou comment la psychiatrie française s'est constituée en un corps de savoir et de pouvoir dans la seconde moitié du XIXe siècle

Ian Dowbiggin
EPEL 1993 / ISBN n°2908855135 / 240 p. / 22 euros.
Préface de Georges Lanteri-Laura.Traduction Guy Le Gaufey.Notes établies par Xavier Leconte

Historien anglais, Ian Dowbiggin montre comment la psychiatrie française s'est constituée en un corps professionnel dans sa lutte contre l'Église et la presse, non sans compromissions avec le pouvoir sous le second Empire ; il montre aussi comment la théorie de la dégénérescence et la thèse de la folie héréditaire permirent à ces médecins mal aimés de s'inscrire dans une sorte de rationalité scientifique. Cet ouvrage est l'un des premiers à prendre un appui constant sur les textes publiés dans les Annales médico-psychologiques depuis leur création.

Essai sur la discordance dans la psychiatrie contemporaine

Georges Lanteri-Laura, Martine Gros
EPEL 1992 / ISBN n°2908855054 / 150 p. / 19 euros.
suivi de Quelques mots sur la psychologie de la mathématique purePhilippe Chaslin

La discordance, telle qu'elle apparaît pour la première fois en 1912 dans l'?uvre de Chaslin, puis telle qu'elle évolue dans les développements ultérieurs de la psychiatrie française et internationale relève-t-elle seulement d'un empirisme clinique ou s'agit-il plutôt d'un concept d'ordre psychopathologique ? L'étude de G. Lanteri-Laura et M. Gros se présente comme étant indissociablement un texte d'histoire et d'épistémologie de la psychiatrie, de psychopathologie théorique, et de clinique.

La main du prince - Petits traités du secrétaire dans l'Italie baroque

Michele Benvenga, Tomaso Costo
EPEL 1992 / ISBN n°2908855070 / 95 p. / 15 euros.
Préface de Salvatore S. Nigro : L'équivoque épistolaire.Traduction Mireille Blanc-Sanchez

Le terme de " secrétaire " ne semble plus aujourd'hui désigner qu'un emploi comme un autre. Contre cette évidence, La main du prince découvre toute la richesse de la problématique du secrétaire. Dans l'Italie baroque, deux secrétaires se résignent mal à être la main du prince. L'un, Costo, postule la nécessité d'une déférence mutuelle entre le prince et son secrétaire, tandis que l'autre, Benvenga, anéantit la fonction de secrétaire dans un rien qui a la prétention d'être tout.

L'incomplétude du symbolique, de René Descartes à Jacques Lacan

Guy Le Gaufey
EPEL 1991 / ISBN n°2908855038 / 250 p. / 21 euros.

Le projet cartésien d'une langue pour la science d'où toute équivoque serait chassée a débouché sur une découverte de taille : il manquera toujours à un tel système symbolique la capacité de prouver qu'il ne recèle aucune contradiction potentielle.
En étudiant le questionnement du symbolique inauguré par Freud, Lacan devait déboucher sur une série d'énoncés négatifs (il n'y a pas de métalangage, il n'y a pas de rapport sexuel), signe d'une incomplétude du symbolique reconnue comme décisive dans le procès subjectivant. Comment situer l'événement de cette étrange convergence entre étude formaliste et psychanalytique ?

Se compter trois - Le temps logique de Lacan

Érik Porge
EPEL 1989 / ISBN n°2865861153 / 224 p. / 21 euros.

L'auteur suit pas à pas la problématique des deux versions (1945 et 1966) de l'étude " Le temps logique et l'assertion de certitude anticipée " que Lacan appelle " mon petit sophisme personnel ", ainsi que ses nombreuses reprises chez Lacan. Un sujet peut-il se compter sans erreur ?

Lettre pour lettre - Transcrire, traduire, translittérer

Jean Allouch
EPEL 1988 / ISBN n°286586023X / 331 p. / 23 euros.

Un psychanalysant voit en rêve l'image de la lettre H. Elle est dessinée en blanc sur un panneau à fond bleu. Ces précisions disent que H chiffre le signifiant " hôpital ". Dès lors, l'interprétation suit : la veille son psychanalyste était intervenu d'une manière intempestive et ce H, qui renvoie à l'injonction " silence ! ", vient signifier au psychanalyste qu'il a à tenir sa place? et rien de plus. L'être qui peut ainsi lire sa trace se fait " dépendant d'un Autre dont la structure ne dépend pas de lui ".