pour les querelles entre toutes ces personnes, Jacques Alain Miller, Melman, vous y étiez, j’en étais bien loin, occupée à d’autres choses, je n’ai rien à en dire - mais la fin de votre article est belle « monsieur, que n’avez vous été compagnon de la libération ? vous n’auriez pas cru être aussi seul ». Un analyste doit renoncer à être aimé, c’est une évidence, mais s’il n’accueillait pas, inconsciemment, l’amour dont il est non pas l’occasion, interchangeable, mais véritablement le destinaitaire, singulier, en tant qu’origine, d’où partent, qu’il le sache ou non, de nouvelles inscriptions, l’analyse serait un lieu vide, où ne se passerait que la répétition des mêmes impasses. Les analysants de Lacan l’ont accompagné, et sont restés avec le deuil à faire que cela n’aie pas suffi pour qu’il s’aime suffisamment pour prendre soin de lui-même, ce qui aurait été possible, comme vous le rappelez, s’il avait voulu vivre encore. Que leur reste-t-il, une fois cela métabolisé ? La même chose, au bout du compte, qu’à tout autre analysant, de Lacan, ou de n’importe qui, la conversation, à jamais inachevée, avec la langue elle-même, telle qu’elle ouvre, pour lui l’infini des possibles, afin que ce qui, comme cri de l’Etre, n’avait pas été entendu, se fasse,in fine, parlant à la face du monde.
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