Je laisse le lecteur à sa lecture.
Pendant l’année 1980-1981, nous nous sommes beaucoup parlé avec Pierre.
Plus même que jamais auparavant.
Il me faisait part de la profonde détresse où il se trouvait de ne plus revoir Lacan qui ne faisait plus son séminaire et ne le sollicitait plus.
Il avait essayé en vain de le joindre, et même en téléphonant on ne le lui passait pas.
Il ne comprenait pas pourquoi, il avait besoin de lui parler, et même voulait lui demander de faire une analyse avec lui.
J’ai dit à Lacan, que je voyais encore à cette époque, que je ne comprenais pas pourquoi, il ne faisait pas au moins un petit signe à Pierre Soury. Furieux je lui disais, que j’étais consterné de ce qui se passait : « Lui au moins il ne vous a jamais laissé tomber, sans lui votre odyssée borroméenne n’aurait pas eu lieu, vous seriez encore en train de patauger dans vos mathèmes ».
Lacan me regardait, en disant : « Oh ! vous alors ! », et il partait chercher un autre analysant.
Quelques années après sa disparition tragique, j’ai fait connaissance avec Michel Thomé.
Il venait m’apporter les 3 ouvrages de Pierre Soury Chaines et Noeuds. Mais aussi ces lettres reliées ensembles.
Il m’avait demandé de faire pour lui un enregistrement de tous les moments où Lacan parlait à son séminaire de Soury et Thomé.
Michel me disait qu’il avait fini par être excédé du harcélement que Lacan leur faisait subir.
Il débarquait à toutes heures, donnant des coup de pied dans la porte, parce qu’ils ne lui ouvraient pas de suite. Ils venaient de se coucher il était 4 heures du matin.
Parfois Lacan voulait repartir avec Soury pour résoudre dans l’heure un« problème borroméen ».
Soury devenait de plus en plus autoritaire avec lui, Michel. Il fallait faire des noeuds sans arrêt.
Après la disparition de Pierre, Michel a quitté, comme il me l’a dit les « lacaniens ».
je le voyais de temps en temps, et puis de moins en moins.
Je ne sais plus où le joindre pour lui demander au moins la permission de publier cette correspondance, que je publie sans sa permision, mais s’il ne me donne pas la permission, je retirerai ce document, non sans lui opposer une farouche résistance.
La toile est son lieu.
Patrick Valas, Paris le 4 2 2008.
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