Monsieur Valas,
Bien plutôt que le « stade du miroir » il semble que ce soit à sa présentation optique que vous vous êtes attaché ce jour là.
Or, dans cette présentation, Lacan ne maintient pas « le bouquet renversé », ni même le vase, de l’expérience de Bouasse, là où celui-ci les produit dans celle-ci. Ainsi, pour Lacan, le vase est-il dans la boîte et c’est d’une image réelle que son encolure vient entourer un bouquet de fleurs réelles, déjà monté au-dessus de celle-ci.
Lacan désigne alors cette illusion comme étant celle du « vase renversé ».
Il ne s’agit pourtant pas là d’une simple « coquetterie », d’un « goût d’auteur ».
Si Lacan inverse les données de l’expérience de Bouasse, en plaçant le vase dessous et les fleurs dessus, s’il renverse les conditions de l’expérience tout en respectant la symétrie de l’alternance qu’elle nécessite, ce n’est pas sans raison, ni pour rien que Lacan a été séduit, par cette expérience, jusque dans ses détails les plus contingents, le vase et le bouquet.
C’est que le vase placé dessous, dans la boîte, est d’un effet, bien plus propice à figurer le corps, comme le bouquet de fleurs, placé au-dessus, lui, se montre plus adéquat à figurer l’indétermination du lien entre chacune de celles-ci, aussi bien que la diversité qui les rassemblent en un bouquet.
Dès lors l’image réelle du vase imaginaire comme contenant de son encolure un bouquet d’objets aussi réels que partiels, est bien faite pour représenter l’image du corps d’un sujet, quel qu’il soit, avant que le moi ne vienne à y naître, mais pas moins que les objets de désir, qui s’y trouvent, par cette image réelle, étroitement imbriqués, tous deux, vase et bouquet, y étant pris par cet image réelle, dans une « topique de l’imaginaire ».
Le montage avec lequel Lacan complète la présentation de l’appareil de Bouasse, nécessite, et même commande, cette inversion, dont pourtant, assez radicalement, vous élidez, d’un bout à l’autre de votre description, la nécessité, ce qui ne va pas, bien sûr, sans y produire quelques aberrations géométriques.
Cordialement.
J.P.M
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